Résumés des ouvrages et articles retenus

Les références sélectionnées et rassemblées dans cette section, présentent de façon non exhaustive, les travaux de recherches du professeur Abel KOUVOUAMA.

OUVRAGES PERSONNELS

 LA MODERNITÉ EN QUESTION 

Paris, Collection Germod, Editions Paari, (2è édition revue), 2001.

(Le mot de l'auteur)

Voulue et conçue sous des images éclatées, la modernité est évoquée dans ce livre, à travers deux figures de son invention et de sa déconstruction.

Quelques faits de modernité au quotidien ont été questionnés particulièrement dans la société urbaine brazzavilloise.

L’idée principale est d’appréhender de quelle manière s’élabore la modernité africaine qui s’articule sur la combinaison du principe individuel et du principe communautaire.

MODERNITÉ AFRICAINE.
LES FIGURES DU RELIGIEUX ET DU POLITIQUE 

Paris, Collection Germod, Editions Paari, 2001.

(Le mot de l'auteur)

Les mutations socio-politiques rapides en Afrique subsaharienne affectent non seulement les sociétés mais également les disciplines qui sont censées rendre compte des fractures sociales et politiques, ainsi que des tentatives collectives et individuelles de redéfinition du lien social.

En précisant le sens de la démarche critique qui parcourt cet ouvrage, on analyse, à travers des rationalités contextualisées, les différentes productions du politique et du religieux dont la particularité n’exclut pas la dimension de l’universalité 

ANTHROPOLOGIE DE LA CHANSON CONGOLAISE DE VARIÉTÉS.
IMAGINAIRE, PRODUCTION DU SENS

Paris, Collection Germod Editions Paari, 2013.

(Le mot de l'auteur)

Cet ouvrage répond à quelques-unes de mes interrogations longtemps restées en gestation pour atteindre leur maturité actuelle. Il propose un travail de réflexion anthropologique sur les faits sociaux en cours dans la société congolaise contemporaine.

Il s’agit d’une anthropologie des mondes contemporains qui prend pour objet d’étude les textes des chansons qui accompagnent la musique congolaise de variétés.

La chanson et la musique congolaise de variétés – comme on le montrera plus loin – sont le lieu de production du politique, c’est-à-dire en tant qu’espace d’expérimentation du vivre-ensemble sous les formes collectives et individuelles. Textes dits et paroles « chantées » donnent à voir comment l’oralité et l’écrit sont « mis en résonance », selon l’expression d’Arlette Chemain ; comment ils participent du travail de socio-critique derrière les imaginaires sociaux qui sont convoqués en permanence par les artistes-musiciens.

L’analyse de la société congolaise sera privilégiée. Sans doute l’illusion de cerner un terrain sensiblement connu m’y invite-t-elle en premier lieu, mais c’est d’abord ce retour réflexif sur soi, sur la culture et sur la société congolaise contemporaine avec ses déséquilibres, ses tensions et ses mutations rapides qui a motivé mes choix et ma démarche pour une anthropologie réflexive, critique et prospective. Ainsi, l’idée d’effectuer des recherches socio-anthropologiques sur les chansons congolaises de variétés est née il y a une trentaine d’années à Brazzaville à partir d’une double préoccupation à la fois ludique et scientifique. D’abord, des raisons personnelles m’obligent à faire remonter à la surface une partie importante de mon vécu quotidien d’enfant de Poto-Poto, arrondissemement animé de Brazzaville.

L'ANTHROPOLOGIE DANS UN MONDE EN MOUVEMENT.

LE LOINTAIN ET LE PROCHE.


Paris, Collection Germod, Editions Paari, 2015.

(Le mot de l'auteur)

L'anthropologie dans un monde en mouvement, tel est le titre retenu pour rendre compte du double processus révélateur de l'irruption de tout évènement marqué d’une part, du sceau de la nouveauté, de l'inédit, de l'actualité, de la mobilité, et d’autre part, de l'épreuve, de l'agir et de l'incertain.

Les figures par lesquelles se manifeste le mouvement sont nombreuses. Celles qui sont analysées dans cet ouvrage permettent, à travers des mouvements de pensée, d'en dessiner les contours dont le projet scientifique et pédagogique affleure de part en part. Elles permettent d'évoquer les problèmes centraux touchant, à partir des « foyers d’expérience » d’ici et d’ailleurs, à l’anthropologie et son enseignement à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, aux épistémès des sciences sociales et humaines en Afrique et en France, aux figures d’anthropologues, de sociologues, ainsi qu’aux figures « d’intellectuels collectifs ».

Les deux questions épistémologiques et théoriques relatives au relativisme et à l’universalisme sont bel et bien au centre de la démarche anthropologique contemporaine. Tous les praticiens de l’anthropologie sont, d’une manière ou d’une autre dans leur pratique, souvent confrontés à ces deux exigences fondamentales d’exercice du métier d’anthropologue. C’est pourquoi, la démarche critique des faits sociaux analysés dans cet ouvrage s’est efforcée d’être attentive à ces questions.

 

UNE HISTOIRE DU MESSIANISME.
UN MONDE RENVERSÉ.

Paris, Collection Germod, Editions Karthala, 2018.

(Le mot de l'auteur)

Cet ouvrage répond à quelques-unes de nos interrogations longtemps restées sans réponse. Il propose un essai de réflexion sur le phénomène messianique dans les sociétés africaines contemporaines, particulièrement dans la société congolaise.

En appréhendant l'imaginaire religieux et politique comme champ privilégié d'observation, nous avons voulu mettre en évidence le double mouvement de révolte et d'attente qui a caractérisé la plupart des messianismes (mouvements religieux et politiques) en Afrique centrale.

En effet, les aspirations nationalistes qui accompagnaient ces mouvements politico-religieux inscrivaient les luttes menées dans le champ global de revendications des peuples opprimés, mais très vite, l'ambivalence faite à la fois de désir de changement social et de retour vers le passé, vers les origines, a amené à circonscrire les conditions universelles et spécifiques d'apparition des messianismes.

La réflexion se déploie dans ce livre, à travers des espaces de réflexion dans le champ complexe du messianisme, de l’imaginaire religieux et de l’imaginaire politique. Et cette évasion vers l’imaginaire religieux et politique donne dans le messianisme matsouaniste toute son importance aux systèmes clos de représentation, où le recours à l’image du « monde renversé » dévoile l’étroite relation qui existe entre l’idéologie mythique et l’idéologie utopique en tant que réservoirs d’actions.

Telles sont les leçons principales à retenir sur les raisons de la permanence du matsouanisme dans le Congo actuel, dont les figures inépuisables en tant que mouvement social, religieux et politique l'inscrivent dans la modernité sociale et politique congolaise.

LITTÉRATURE ET INFÉRENCES ANTROPOLOGIQUES. 

Paris, Collection Germod, Editions Paari, 2019.

(Le mot de l'auteur)

Les sociétés contemporaines et les individus éprouvent au quotidien le besoin toujours croissant de comprendre la richesse de la diversité culturelle et sociale.

Avec l’intitulé donné à cet ouvrage, Littérature et inférences anthropologiques, ce sont des choses écrites et des choses dites ici et ailleurs touchant à l’anthropologie, à la sociologie, à la philosophie et à la littérature dont il est question.

Ces inférences anthropologiques regroupent des textes d’âges différents à valeur épistémologique, interdisciplinaire et ayant non seulement une certaine unité thématique, méthodologique, mais concernent également de terrains proches et lointains, des mondes sociaux, des espaces géographiques du Congo-Brazzaville et de France compris entre 1978 et 2018.

L'imaginaire et le pouvoir sont explorés ici à travers la question de l'Etat et de l'identité culturelle ethnique. Et dans le rapport de l’anthropologie à la littérature dans l’espace d’Afrique centrale notamment, il s’agit de souligner l’importance des mots dans les textes écrits comme dans l’oralité chez les écrivains congolais.

Ainsi, l’étude interdisciplinaire de la formation des subjectivités dans les sociétés d’Afrique centrale permet-elle d’appréhender aussi la question du rapport individu/communauté dans le champ littéraire ? De réfléchir sur les nouveaux contextes sociaux, économiques et politiques où se construisent les nouvelles formes de subjectivité littéraire à partir des vecteurs de la mondialisation.

La pratique anthropologique se situe aux interstices de l’altérité et de l’identité ; elle invite à une pédagogie de la différence construite dans l’unité de l’humain. Espace de réflexion sur l’Autre et sur soi, espace d’engagement et espace d’expérimentation du social, l’anthropologie dans son renouvellement tant du point de vue des méthodes que des thématiques se doit d’associer de plus en plus le regard éloigné et le regard proche dans la transversalité des situations, des imaginaires sociaux et des systèmes symboliques.

Et les questions abordées ici, quel que soit le champ des sciences sociales et humaines dans lequel elles peuvent être rangées, s’inscrivent dans un même continuum de pensée réflexive et critique.

(RE)LIRE LES ÉCRITS DE PIERRE BOURDIEU

Presse de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, (PUPPA) 2019.

Les écrits ordonnés qui constituent cet ouvrage proviennent des textes remaniés des conférences prononcées par le professeur Abel Kouvouama pour le grand public entre 2003 et 2017 à Pau dans les Pyrénées-Atlantiques (France).

La démarche scientifique entreprise répond à trois objectifs dont l’un a immédiatement partie liée avec le projet institué en 2003 avec ses collègues des lycées du Béarn autour dudit projet « l’œuvre de Pierre Bourdieu en pratiques », et qui s’intéresse aux productions dans les sciences sociales à partir des travaux sociologiques de Pierre Bourdieu, ainsi qu’à son engagement dans les luttes sociales et scientifiques.

Le second objectif consiste pour le professeur Abel Kouvouama, à associer davantage le travail empirique avec la réflexion théorique, et à interroger de manière créatrice pour ses propres recherches, les principaux concepts de champ, de capital d’habitus et d’ethos élaborés par Pierre Bourdieu.

Le troisième objectif poursuivi dans cet ouvrage à valeur pédagogique entend contribuer à diffuser auprès du plus grand nombre, ce que la sociologie conçue par Pierre Bourdieu et les concepts fondamentaux qu’il a élaborés ont à la fois valeur de singularité et d’universalité, pour peu que le chercheur ne se renferme pas dans un quelconque ethnocentrisme.


Philosophie, Utopie et Politique 


Presse de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, (PUPPA) 2020.

Cet essai est une réflexion de philosophie sociale et de prospective politique sur le « Code de la nature », une œuvre majeure de Morelly, philosophe Français méconnu du XVIIIème siècle qui a vécu à Vitry-le-Francois, près de Reims.

Sa démarche dans cet ouvrage réside dans une réflexion critique sur la meilleure forme de gouvernement et sur l'organisation sociale qui soit la plus conforme à la « nature originelle » de l'homme ; cela en analysant les institutions politiques présentes de la société française moderne, dans le but de modifier la conduite réelle des gouvernants et des gouvernés.

Les principes qu’il énonce engloberont trois thèmes que Morelly répartit en quatre parties qui se recoupent cesse les unes les autres. Les trois premières parties seront consacrées à la réfutation et à la critique d’une part, des "Défauts principaux de la Politique et de la Morale " et d’autre part, des "Défauts particuliers de la Politique ", puis des "Défauts particuliers de la Morale vulgaire ". C’est dans la quatrième partie du "Code de la nature " que Morelly exposera son véritable système politique.

C’est pourquoi, notre analyse philosophique du Code de la nature consiste alors à examiner au moyen de l'analyse critique, les procédés d'argumentation, de réfutation et les idées directrices qui permettent d'établir des rapports de ressemblance et de différence entre des productions philosophiques réalisées dans des conditions morales, sociales et politiques spécifiques.

Les préoccupations philosophiques, politiques et sociales de Morelly répondent à une volonté affirmée de sa part d'agir en tant que philosophe qui porte un jugement de valeur sur les institutions et les normes présentes de son temps, au nom d'un idéal humaniste et éthique. Et cette analyse nous conduit à poser les deux questions fondamentales suivantes : premièrement, comment par la démarche prospective et critique, par la figuration discursive d'une société autre, Morelly pose-t-il les problèmes réels de la nature du pouvoir politique et du fondement du corps social ?

Deuxièmement, comment les idées émises par Morelly résultant de l'articulation entre ses principes philosophiques et son système politique sont-elles contemporaines de la problématique individu/communauté ? De l’affirmation des principes philosophiques à la constitution de son système politique, Morelly fait figure de précurseur dans sa transformation essentiellement éthique de l’homme social. Le véritable enseignement philosophique de morale et de politique que nous pouvons tirer de cette démarche philosophique utopique et prospective de la conscience anticipante en œuvre chez Morelly, c'est qu'entre l'égoïsme propriétaire non-propriétaire de I'individu chez Morelly et la volonté totalisante de la communauté politique, il y a un équilibre à réaliser. Il consiste à maintenir un écart raisonnable entre les besoins compétitifs des individus et la pratique totalisante de la communauté qui en est l'incarnation morale et politique  

OUVRAGES EN COLLABORATION

VIVRE À BRAZZAVILLE.
MODERNITÉ ET CRISE AU QUOTIDIEN

Paris, Karthala, 1998.

(Le mot de l'auteur Abel KOUVOUAMA)

On a voulu avec cet ouvrage, restituer dans leur cadre physique et décrire au quotidien, l'accélération des mutations sociales et politiques à Brazzaville au cours de ces dix années de transition 1987-1997.

La première partie de l'ouvrage analyse les différents expressions de la sociabilité urbaine brazzavilloise ainsi que les facteurs socio-économiques qui l'éclairent.

La seconde partie présente les grands traits de la culture et des loisirs brazzavillois, à travers la littérature, la presse satirique, la création musicale et la danse, ainsi que l'émergence de foyers de rencontres entre intellectuels et artistes impliqués dans la vie brazzavilloise.

La troisième partie analyse l'évolution politique récente, ponctuée par deux crises majeures (les affrontements armés de 1993 et de 1997) et caractérisée par une dégradation des conditions sanitaires, les phénomènes de régulation et de contournement de la crise, les réponses individuelles et collectives des citadins qui empruntent des voies associatives et/ou religieuses.

REPRÉSENTATIONS ET PRODUCTIONS DE L'ESPACE DANS LES SOCIÉTÉS.

Paris, Collection Univeau De Picardie Jules Verne, Editions L'Harmattan, 2009.

(Le mot de l'auteur Abel Kouvouama)

Le propos de ce travail collectif concerne l’incertain, l’entre deux, le décalage. Quoi de plus complexe que l’incertitude ?

Les travaux sur les rapports sociaux et les normes avaient, pensait-on, balisé le terrain des interrelations : les déterminismes sociaux faisaient comprendre les lieux d’entre soi et les lieux de mixité sociale. Mais les usages sociaux montrent d’autres aspects, des formes intermédiaires, qui ne suivent pas vraiment les attendus et de plus en plus de questions surgissent quant aux liens sociaux.

Que sont devenus les collectifs ? Si leur désaffection est si forte, si l’individualisme est si triomphant, quels contours prennent-ils dorénavant ? Qu’est l’individu à l’aune d’une société marchandisée, mais aussi politisée ? Comment comprendre les nouveaux liens sociaux ?

L’ampleur de ces questions dépasse évidemment le travail qui suit, mais signe son inscription ; son ambition voudrait explorer plusieurs pistes qui rendent compte de processus locaux ou singuliers et y relever des émergences, voire des régularités qui font sens.

Les textes du premier chapitre s’organisent autour de l’idée d’une nécessaire complexité : créatrice d’ordre, de désordre, de métissage au plus proche du « vrai » et du sensible, elle se prête tout autant à inventer des identités au travers de la musique (Nadir Marouf), que de la littérature (Abel Kouvouama), des rituels sociaux affirmant un statut (Anibal Frias), ou de la construction liée des altérités et des identités (Fabienne Wateau).

Les textes du deuxième chapitre analysent des contrariétés, insoumissions ou irruptions inattendues dans des situations qui semblaient prévues et prévisibles. A l’œuvre tantôt la mémoire alliée à l’imaginaire (Pascal Depoorter et Annie Sergeant), la nécessaire urgence de mise en scène de soi (Harald Tambs-Lyche et Christophe Baticle), les singularités dissonantes (Zehira Lebkiri), les émergences dans des espaces prédestinés (Delphine Thiéfaine), qui bousculent l’ordre qui s’était établi sur des équilibres construits. Les situations décrites portent en elles-mêmes un caractère instable, à cause des tensions sociales qui les ont générées dont leurs expressions se font la trace et la mémoire.

Les textes du troisième chapitre mettent en évidence la transparence des frontières qui rendent les étrangetés perméables les unes aux autres. Qu’il s’agisse des liens normal/pathologique (Marc Bovy) ou des frontières invisibles qui rendent les espaces habités et lisibles au travers des circulations (Brigitte Lignier), le flou et l’implicite règlent alors les pratiques. Le monde virtuel (Yann Toma, Jean Paul Fourmentraux) interpelle nos évidences dans les déconstructions qu’il propose des rapports entre le « vrai » et le réel d’une part et entre l’unicité et la duplication d’autre part.

La complexité, les insoumissions du quotidien, la transparence des frontières : voilà des points de vue qui nous sont proposés, qui s’additionnent, s’articulent, voire s’interpellent et nous font entrevoir des liens sociaux en cours d’élaboration.

La dynamique en est irréfutable et c’est avec une grande attention que les auteurs nous proposent des ouvertures et nous emmènent dans des terrains qui sont les leurs et qui deviennent les nôtres en les lisant.

SOCIÉTÉS EN MUTATION DANS L'AFRIQUE CONTEMPORAINE.


Paris, Karthala, 2014, 552 pages. 

(Le mot de l'éditeur)

Les sociologues et anthropologues réunis à Brazzaville en 2010, là où Georges Balandier a longtemps travaillé et formulé ses premières hypothèses, ont voulu en premier lieu rendre hommage à ses travaux dont l'actualité manifeste toujours le caractère novateur et exemplaire.

En second lieu, ils se sont interrogés à nouveaux frais sur le positionnement de la sociologie dans les sociétés africaines, toutes en mouvement et inscrites dans le processus de mondialisation des rapports politiques et socio-économiques.

Les mutations ont été analysées dans des approches comparées et des regards croisés, au niveau local et au niveau global. Les questions centrales qui traversent les différentes contributions se déclinent à travers plusieurs questions : quel éclairage scientifique le chercheur en sciences sociales et humaines peut-il apporter à la compréhension des mutations des sociétés contemporaines ?

Quelles sont les réponses données par les institutions et les acteurs nationaux et internationaux (l'État, les individus, la société civile, les ONG nationales et internationales) à ces mutations ? Quelle posture peut adopter la sociologie face aux questions scientifiques, pédagogiques, et face à la demande sociale ?

Sont ainsi abordés dans cet ouvrage des sujets comme les mutations politiques en Côte d'Ivoire et au Sénégal depuis les indépendances ; la santé au Congo-Brazzaville et la médecine traditionnelle en RDCongo ; la place de l'économie informelle ; les stratégies des migrants ouest-africains et la création d'entreprises ; la chanson chrétienne et les figures du religieux dans la chanson congolaise ; les Églises du réveil à Kinshasa.

Régine Tchicaya-Oboa est maître-assistante en sociologie (CAMES) à l'Université Marien Ngouabi de Brazzaville.

Abel Kouvouama est professeur d'anthropologie à l'Université de Pau et des pays de l'Adour.

Jean-Pierre Missié est maître de conférences (CAMES) à l'Université Marien Ngouabi de Brazzaville.

SORCELLERIE, ECRITS, POUVOIRS

Pau, Presses de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, Novembre 2018. 

{ Le mot des auteurs KOUVOUAMA Abel, PRINITZ Gisèle, MAUPEU, Hervé (dir.) }

Les discussions interdisciplinaires autour de la question de la sorcellerie, ses rapports à l’écrit, aux représentations artistiques, idéologiques et politiques permettent dans cet ouvrage de questionner un objet d’étude récurrent dans le champ des sciences sociales et humaines.

Comment la sorcellerie est-elle appréhendée dans les sciences sociales et les humanités ? Quelles images véhiculent-elle ?

Naguère, la sorcellerie fut longtemps associée au monde rural et à l’oralité. Cela n’est plus guère le cas. Depuis une vingtaine d’années, les études sur la sorcellerie en Europe, en Afrique et en Amérique se sont multipliées montrant son omniprésence, en particulier dans les secteurs de la « modernité » dans les villes.

Des travaux ont interprété la sorcellerie comme un mode d’acclimatation et de vernacularisation de l’État. Elle se serait également nichée dans les domaines les plus complexes et internationalisés du capitalisme. Elle était aussi traditionnellement associée à l’oralité, car la sorcellerie est toujours en lien avec une situation d’énonciation.

Or, au coeur de cette modernité, on retrouve inévitablement l’écrit. La sorcellerie, en tant qu’ « idéo-logique » est aussi parole qui n’est ni de savoir, ni d’information, mais de pouvoir. Il y a lieu alors de s’interroger sur la manière dont la parole sorcellaire écrite devient un enjeu de pouvoir, « une pratique de puissance », de s’interroger aussi sur les modalités de sa légitimation, afin de savoir quel type d’écrit est susceptible de devenir support de pratiques sorcellaires et à quel type de savoir il réfère.

Indépendamment du recours à l’écrit comme support de pratique, la sorcellerie fait aussi l’objet de représentations littéraires écrites qui la mettent en scène et la font fonctionner doublement comme système théorique explicatif du monde ou, au niveau de l’expérience quotidienne, comme pratique.

De façon récurrente, les représentations de la sorcellerie ont souvent été au coeur des logiques de pouvoir, en ce que la sorcellerie est perçue comme un mode d’actualisation des conflits réels et symboliques, un langage des conflits sociaux. La force de ces représentations permet-elle d’avoir accès à une certaine « vérité » de la sorcellerie ?

Ce sont autant de questions et de lectures interdisciplinaires qui ont sollicité les compétences de plusieurs enseignants-chercheurs et chercheurs. C’est pourquoi, les travaux rassemblés ici prennent en compte à la fois les dimensions historique, juridique, littéraire et politique dans l’étude de la question de la sorcellerie.

LE CANCER À L'ÉPREUVE À L'ÉPREUVE SOIGNANT-SOIGNÉ 

Paris, Collection Germod, Editions Paari, 2019.

(Le mot des auteurs)

Le cancer, enjeu majeur de santé publique, fait appel à plusieurs approches qui infléchissent les pratiques sociales quotidiennes, le processus scientifique et la prise en charge des patients. Parmi celles-ci, figurent les approches génétiques, physiopathologiques, étiologiques, nosologiques, épidémiologiques et organicistes.

En plus du traitement des symptômes somatiques, la prise en charge du cancer doit également prendre en compte les composantes psychopathologiques du sujet malade.
À cet univers soignant-soigné, il faut y adjoindre les réactions anxiogènes, dépressiogènes et traumatogènes générées par la maladie, pas uniquement du côté du patient ainsi que de sa famille, mais également chez le soignant qui, pour chaque sujet pris en charge, traverse une épreuve professionnelle et humaine uniques.

L'exploration de l'environnement symbolique et mythique du patient, en mutation perpétuelle dans le contexte actuel des interactions culturelles, est une des voies royales qui permet de mieux saisir les représentations qui sous-tendent les croyances face à une telle maladie.

Cet ouvrage a pour ambition de donner des repères indispensables et ultimes visant à contribuer à une meilleure offre de soins chez les patients cancéreux sous l'aune des prismes de la psychopathologie et de l'interculturalité.

Enfin, il permet de mettre en évidence le souci d'interdisciplinarité dans un environnement où des praticiens venus de divers horizons sont amenés à confronter leur pratique. Ces maillages et croisements permettent un dialogue fructueux sur l'offre global de soins, ainsi qu'une mise en commun heuristique et clinique des différents points de vue.

A l'ombre de la ligne de fuite, une alternative des possibles

Robert Ziavoula, Patrice Yengo, Abel Kouvouama (éd.)

(Le mot des auteurs)

Les écrits rassemblés dans cet ouvrage proviennent des travaux et recherches présentés lors des tables-rondes et séminaires co-organisés au sein de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) à Paris, par le Centre d’Etudes en Sciences Sociales sur les Mondes Africains, Américains et Asiatiques (CESSMA) ; cela en partenariat avec le Laboratoire Identités, Territoires, Expressions Mobilités (ITEM) de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et le Réseau Interdisciplinaire Afrique Monde (RIAM).

Les auteurs, Sonia Dayan-Herzbrun, Michèle Leclerc-Olive, Robert Ziavoula, Idrissa Mane, Lucette Labache, Abel Kouvouama, Régine Tchicaya-Oboa et Patrice Yengo ont entrepris individuellement et collectivement d’interroger ce que recouvrent entre autres les vocables suivants : clos, ouvert, ombre, ligne de fuite.

Ceux-ci permettent implicitement, en tant que catégorie de pensée et de pratique, d’analyser non seulement les concepts de frontière, de limite, de seuil, de transgressivité, mais également, d’identité, de subjectivité, de mémoire et de trace.

Identifier dans les sociétés proches ou lointaines les différents acteurs qui occupent la rue, analyser les différents lieux où se déploient les notions de clos, d’ouvert, d’ombre, de ligne de fuite, telle est la matrice de connaissance des textes réunis dans cet ouvrage collectif.   


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